Du bas débit à 512kb/s, 30000€ d’investissement…

Aujourd’hui dans la Charente Libre.

LE HAUT-DÉBIT «HIGH-TECH» À YVRAC-ET-MALLEYRAND
Yvrac est une des pionnières en France qui accèdent au haut-débit en testant un «nœud de raccordement d’abonnés» de France Télécom

10.12.2008
Michel REBIÈRE

Serge Geiger, ajoint, et Serge Frugier (à droite),
maire, s’enthousiasment à l’arrivée d’une technologie
qui ouvre leur commune au haut-débit • photo M. R.

Le 15 décembre, les habitants d’Yvrac-et-Malleyrand sortent de l’ombre ADSL. Ils auront accès à l’internet à haut débit. Leur village fait partie des vingt-cinq communes qui ont postulé pour expérimenter un «nœud de raccordement d’abonnés» (NRA), technique innovante développée par France Télécom. «Aujourd’hui ça rame. Quand la mairie a un document à transmettre à Angoulême, elle a plus vite fait de le porter que d’essayer de l’envoyer par internet», exagère à peine Serge Geiger, adjoint au maire.

Cela fait longtemps qu’Yvrac-et-Malleyrand souhaite accéder au haut-débit. «Des artisans qui souhaitaient s’installer ici ne l’ont pas fait à cause du faible débit d’internet», remarque Serge Frugier, le maire. La commune attendait beaucoup de la Région qui s’était engagée pour une couverture à 100% du territoire. «Mais rien ne bouge», constate le maire.

Une puissance quatre fois supérieure à l’actuelle

Yvrac s’est interrogée sur les techniques wifi et wimax, systèmes de réseaux sans fil par relais hertziens. «Une étude menée par le Sditec (1) pour la communauté de Bandiat-Tardoire a montré qu’il nous aurait fallu installer cinq à six relais», indique Serge Geiger. La commune est victime de sa topographie. Elle s’étend sur 1.890 hectares vallonnés. Ses habitants s’éparpillent dans dix-huit hameaux. «Nous n’avons jamais admis que les habitants des communes rurales soient obligés de payer plus cher pour un service moins étoffé», souligne Serge Frugier.

Aussi quand France Télécom a lancé un appel aux communes qui souhaitaient expérimenter le NRA, la municipalité a bondi sur l’occasion. Serge Geiger qui est du métier a bien mesuré les avantages qui s’offraient. «Le NRA utilise les lignes téléphoniques. Tous ceux qui sont raccordés au téléphone peuvent y avoir accès. C’est une couverture à 100%», remarque l’adjoint (2).

Les grosses boîtes du NRA ont été installées à côté de la mairie. Il s’agit d’un amplificateur qui redonne du tonus au signal. Les usagers d’Yvrac disposeront de 2 mégabits au lieu des 512 Ko actuels, soit une puissance quatre fois supérieure. «France Télécom nous assure qu’il n’y a aucune baisse de puissance en bout de ligne. Il nous tarde de vérifier», note Serge Geiger.

Pour des raisons de concurrence, le NRA ne pourra pas entrer en fonction avant lundi prochain. Il y avait un délai à respecter car tous les fournisseurs d’accès internet peuvent se brancher sur le NRA. Aucun investissement n’est nécessaire pour l’usager. Il lui suffit de prendre un abonnement auprès du prestataire de son choix. «Pour 29 euros environ par mois, comme dans une grande ville, nous aurons accès à internet à haut-débit, à la téléphonie et avec un système de parabole à la télé numérique», s’enthousiasme l’adjoint.

L’investissement pour la commune s’élève à 35.000 euros. Viendront en déduction les subventions qu’elle a sollicitées auprès de la communauté de communes, du Département, de la Région, du ministère de l’Aménagement du territoire et dont elle est en attente de réponses.

Lundi, la commune inaugure aussi la salle multimédia qu’elle a créée dans la maison voisine de la mairie. Là quatre ordinateurs seront à la disposition de la population pour apprendre à surfer sur internet. «Un habitant de la commune s’est proposé pour donner bénévolement des cours», souligne Serge Frugier. Avoir une nouvelle technologie à sa disposition c’est bien, pourvoir s’en servir c’est mieux.

La commune n’a qu’un seul regret, elle restera en zone d’ombre pour la téléphonie mobile. Mais pour ce problème, elle ne voit aucune solution à l’horizon.

(1) Syndicat départemental de l’informatique et des technologies de la communication.

(2) Seuls les hameaux de «Miaullant» et du «Ménateau», desservis par une autre ligne téléphonique sont privés de ce progrès.

Je ne sais vraiment pas si les personnes qui parlent de bas débit en pointant le 512 kb/s se rendent vraiment compte de ce qu’ils ont…. c’est quasiment déjà 20 fois plus rapide que nous à Lonnes: 56kb/s dans le meilleur des cas…

4 réflexions sur “Du bas débit à 512kb/s, 30000€ d’investissement…”

  1. Je suis bien d’accord avec votre commentaire, d’autant plus que nous, dans notre petite commune de l’est Charente, n’avons que 28.8 kb/s cause multiplexage général sur UMC 1000.
    Le 512 kb/s, ce serait déjà un aperçu du paradis !

  2. Et bien nous dans le nord de la Charente à Fontenille et Lonnes, nous n’avons accès à Internet Haut-Débit depuis peu qu’à certains endroits grace à notre association.

    Sans cet élan associatif, rien ne serait fait à ce jour, toujours des promesses…

    Cela fait halluciner de lire des conneries pareilles… le 512kb/s: du bas-débit…mais de qui se moque t-on?

    C’est clair que le 512 c’est le bas débit du haut-débit…mais pas de monopolisation de la ligne téléphonique, du débit à peu près stable, pas de notion de temps de ligne…. le rêve quoi….

    J’aimerais connaitre le piston qui a permis de faire cette demarche administrative sachant que pour notre projet, on nous a mis des batons dans les roues avec le pretexte de l’arrivée du Wimax dans les semaines à venir (c’était il y a un an).

    No comment…

  3. Je réfléchis à la possibilité de créer une association pour nous faire entendre auprès des élus. Que diriez-vous d’un nom comme « Les Sans-Débit ». L’assemblée Générale de Wifi-Braconne-Charente a lieu le samedi 13 décembre 2008 à 10 heures, Maison des Communautés de Communes à Balzac, route du Paradis. On pourrait trouver un moment pour en parler.

    levindellois, un citoyen, resté sur le quai de l’adsl

  4. Alors là, à 100% pour..
    Samedi matin, je serais là, compte sur moi.
    J’espère que « Les Sans-Débits » vont se faire connaitre très rapidement.

    Un habitant du haut de la Charente sans ADSL

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